J’emprunte mon livre la nuit
La bibliothèque du campus de médecine tente une expérience : ouvrir en nocturne jusqu’à 22 h au lieu de 19 h habituellement.
Un vœu de l’Élysée, un relais de la ministre de l’enseignement supérieur, l’exemple d’universités étrangères et notamment américaines, le terrain était prêt pour faire entendre un souhait du bureau de la vie étudiante de l’université Henri Poincaré : allonger jusqu’à 22 h l’ouverture de la bibliothèque du campus de médecine, jusque-là accessible en continu de 8 h à 19 h du lundi au vendredi (et de 9 h à 12 h le samedi).
Expérimentée depuis le 3 novembre et jusqu’à la fin du mois, la formule ne concerne pour le moment que les candidats au concours de l’internat pour lesquels la lumière brillera plus tard le soir sur une partie du deuxième étage de la bibliothèque. « Parce qu’ils ont une demande spécifique », explique Jean-Charles Houpier, responsable de la bibliothèque santé (qui concerne aussi « pharma » et dentaire en plus de médecine), et d’autre part « la documentation dont ils ont besoin » se trouve à ce niveau dont les fenêtres offrent, c’est u n signe, une vue sur le CHU Brabois.
Le principe sera généralisé à tous les étudiants au mois de janvier. « On dégagera un espace de lecture au rez-de-chaussée pour le moment occupé par des revues ».
Les très nombreux « première année » y verront une oasis. « Ils représentent 75 % de notre fréquentation », estime Julie Monier, adjointe de Jean-Charles Houpier et conservatrice comme lui. « Il y a 15 ou 20 ans, on voyait les enseignants chercheurs passer une demi-journée par semaine. Aujourd’hui on ne les voit plus ». Ils jouent désormais de la souris pour trouver leur documentation.
Dans un calme olympien
Les bancs sont occupés par leurs élèves en quête d’un espace de travail « coupé des sollicitations » et, ajoute Julie Monier, empreint d’une « émulation ». Elle s’exprime dans un calme olympien peut-être dû à l’énorme pression écrasant les épaules des étudiants : « ils sont 2.000 à l’entrée et ne seront plus que 200 en médecine » à la fin d’une année où, parallèlement aux efforts à fournir, les étudiants dépensent une énergie folle à miner les chances des concurrents de bien se classer au concours final.
Quand des classeurs entiers de cours ne disparaissent pas des sacs dans les amphis, des manuels sont « séquestrés » par quelques-uns pour empêcher d’autres de les lire. Et ce ne sont que quelques exemples.
L’ouverture « en nocturne » contournera partiellement cette difficulté. Mais pour les étudiants passés au travers du tamis de la sélection, elle est gage d’un accès plus facile à la masse phénoménale d’information de cette bibliothèque pas seulement riche de 70.000 ouvrages, dont 20.000 en accès libre.
Des volumes appelés à maigrir avec la numérisation de plus en plus grande des contenus. Si les manuels sont encore en version papier, les thèses, les actes de congrès et les articles sont désormais dématérialisés. Les étudia nts en ont téléchargé 310.000 en 2007 (650.000 à Strasbourg), gratuits ou payants (pris en charge par le service).
« Des sites proposent également de la documentation on line », dit Julie Monier. Les rayonnages virtuels sont si vastes qu’il faut « emprunter un bibliothécaire », plaisante à peine Jean-Charles Houpier. « La manipulation fait l’objet de cours pratiques. Quand un groupe travaille sur un sujet on lui montre comment chercher et utiliser ce qu’il a trouvé », précise son adjointe, qui lutte contre « le réflexe Google » qui consiste à se satisfaire de recherches de surface. « C’est au minimum pas assez, voire dangereux. »
Frédéric CLAUSSE
© L’Est Républicain – 05/11/2008 – Droits de reproduction et de diffusion réservés
eh ben, on t’arrête plus sur la comm’
Super. J’ai d’autres idées pour qu’on parle de ton établissement, rapport à l’innovation informatique… N’hésites pas 😉