Chère Madame,
En recherchant des travaux académiques répertoriés par des bibliothèques en ligne, j’ai trouvé une mention de votre travail universitaire s’intitulant: «XXX».
Les Éditions Universitaires Européennes se spécialisent dans la publication de thèses et de mémoires de fin d’études. Ainsi, nous pensons que le thème de votre travail pourrait s’inscrire dans notre ligne éditoriale.
Je serais donc très heureuse si vous pouviez nous faire connaître votre intérêt pour une publication gratuite de votre travail et nous faire parvenir votre adresse électronique afin que nous puissions vous envoyer de plus amples informations.
Au plaisir de vous lire.
Sincères salutations,
Véronique Mercier
Lectorat
ÉDITIONS UNIVERSITAIRES EUROPÉENNES
Peut-être avez-vous déjà reçu ce courriel, peut-être même y avez-vous répondu avec empressement. Des milliers de chercheurs québécois avaient été contacté au printemps 2010 par les éditions VDM Verlag ou les Éditions universitaires européennes (la compagnie opère sous plusieurs noms différents). Certains de nos auteurs nous ont informé avoir subi la même pratique dernièrement. Aussi, nous tenons à vous mettre à garde contre le modèle d’affaire de cette « maison d’édition ».
Comment la compagnie opère-t-elle ?
Des travailleurs de la Moldavie et de l’Île Maurice récupèrent des informations par le biais des bases de données de thèses et mémoires disponibles au format numérique sur les sites des bibliothèques universitaires. Ils utilisent ces données pour contacter massivement par courriel des chercheurs pour leur offrir un contrat des plus intéressants : publier leur thèse dans un délai très court, sans frais, avec une redevance sur les ventes et l’obtention d’une copie papier gratuite. Le problème (car vous vous doutiez que tout était trop beau pour être vrai) est que le manuscrit n’est soumis à aucune forme de révision ou d’arbitrage : tous les travaux sont acceptés. Le livre est mis en vente sur des sites comme Amazon à un prix exorbitant (plus de 120 $ en général) et n’est imprimé que sur demande.
À qui sont versés les profits ?
VDM Verlag ne paie pas de redevances aux auteurs lorsqu’elles sont inférieures à 10 euros par mois. La quasi-totalité des auteurs perdent donc leurs menus profits au bénéfice de la compagnie. Quand on pense à la dizaine de milliers de titres du catalogue de la maison d’édition, on imagine de quel ordre peut être le profit engrangé par VDM Verlag. D’autant plus que les auteurs pour lesquels leur livre leur rapporte entre 10 et 50 euros par mois ne reçoivent pas non plus d’argent, mais plutôt une compensation sous forme de coupon à échanger pour des livres produits par la maison.
Est-ce une fraude ?
Ce modèle d’affaire n’est pas une fraude en soi. Par contre, le fait de publier chez VDM Verlag peut entacher le curriculum vitae d’un chercheur, vu les pratiques non orthodoxes de la maison d’édition. Aussi, nous vous suggérons de bien choisir votre éditeur au moment de publier vos travaux. Il existe également d’autres moyens de diffuser vos écrits sans passer par un processus d’édition universitaire, comme un système d’archives ouvertes comme Érudit. Soyez vigilants !
Merci à Dimitri della Faille du Département de travail social et des sciences sociales de l’Université du Québec à Montréal qui a rédigé la mise en garde à l’origine de cet article.
url : http://www.puq.ca/blogue/2011/05/mise-en-garde-vdm-verlag-ou-editions-universitaires-europeennes/