Au printemps 1969, le groupe The Empty Vessels, composé de Martin Turner (bassiste et chanteur), Steve Upton (batteur) et Glen Turner (guitariste), originaires de Torquay, décide d’aller chercher fortune à Londres. Ils font alors la connaissance de Miles Copeland qui devient leur manager. Frère aîné de Stewart Copeland, il deviendra plus tard le manager de Police et de Squeeze. Glen, le frère cadet de Martin, ne se plaît pas dans la capitale et préfère rentrer à Torquay. Miles leur propose, pour trouver un remplaçant, de passer une annonce dans le Melody Maker : « LEAD GUITARIST : Positive thinking, creative and adaptable, for strongly backed group with great future ».[réf. nécessaire]
Lors des auditions, Martin et Steve se trouvent confrontés à un dilemme. Alors qu’ils ne pensaient recruter qu’un seul musicien, ils se trouvent face à deux très bons guitaristes, Andy Powell et David « Ted » Turner. Lequel prendre ? Finalement, n’arrivant pas à se décider, les deux seront gardés
2.
C’est donc sur les cendres du groupe The Empty Vessels que naît Wishbone Ash. Ils répètent ensemble dans un studio aménagé dans la maison de Miles Copeland à
St. John’s Wood (
Londres). Ils ont déjà leur propre sonorisation et un petit camion pour les tournées. Durant tout l’hiver 1969/1970, Wishbone Ash fait la tournée des clubs et des lycées, jouant en lever de rideau de groupes comme
Slade,
T. Rex,
Taste,
Ten Years After ou
Caravan. Ils développent la technique de «
twin-guitarists » (« guitaristes jumeaux »). C’est en jouant en première partie de
Deep Purple qu’ils font la connaissance de
Ritchie Blackmore. Celui-ci leur donne les coordonnées du producteur de Deep Purple,
Derek Lawrence. Les choses s’accélèrent pour Wishbone Ash, après avoir signé un contrat avec la maison de disques
MCA, à l’automne 1970, ils entrent en studio.
Le 4 décembre
1970, leur premier album,
Wishbone Ash, est dans les bacs des disquaires britanniques. On peut entendre sur ce disque des titres qui deviendront des classiques de leur répertoire, comme
Phoenix et
Blind Eye. Le groupe tourne en Grande Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis où ils jouent en première partie des
Who. Ils sont découverts en France lors d’un concert organisé par HEC. Ils enregistrent un deuxième album nommé
Pilgrimage. La technique s’affine et mélange le blues et le jazz (
The Pilgrim). La formule des deux guitares avec la basse très en avant qui joue presque comme une troisième guitare s’affirme.
En
1972, le groupe sort son troisième opus,
Argus. C’est le plus grand succès du groupe qui est élu meilleur espoir 1973 par le
Melody Maker et l’album
Argus meilleur album de l’année
[réf. nécessaire] ;
The King Will Come,
Sometime World ou
Blowin’ Free sont toujours des incontournables des concerts. Sur
Throw Down The Sword, Powell improvise en studio deux versions du solo de guitare que le producteur laissera tels quels.
En
1973, ils s’enferment en studio dans une ferme au milieu de la campagne anglaise pour enregistrer
Wishbone Four. L’album comporte certaines chansons très folk (
Ballad of the Beacon ou
Sorrel) qui répondent à l’influence de groupes comme
Steely Dan. La tournée qui suit est l’occasion d’un double album en public
Live dates qui reste un des meilleurs du rock anglais de l’époque
[réf. nécessaire]. Les deux guitaristes sont maintenant assez réputés pour être invités à de nombreuses sessions. Ted Turner est ainsi crédité sur un des morceaux de l’album
Imagine de
John Lennon.
Lors d’une nouvelle tournée aux
États-Unis en
1974, Ted Turner quitte le groupe. Powell appelle Laurie Wisefield, guitariste du groupe
Home, en remplacement. Celui-ci n’a pas de mal à intégrer le groupe. Il apporte sa technique sur le cinquième album du groupe au titre énigmatique,
There’s The Rub, enregistré pour la première fois aux États-Unis à
Miami sous la direction de
Bill Szymczyk, producteur de
Joe Walsh et du groupe
Eagles. Le dernier morceau instrumental
F.U.B.B., qui signifie «
Fucked Up Beyond Belief » (« Foutu en l’air au delà de toute croyance »), témoigne de la technique des quatre musiciens.
Wishbone Ash est à son sommet, tournant partout dans le monde devant des milliers de personnes. Miles Copeland met sur pied une tournée des festivals européens, le Startrukin’ Tour. Elle réunit les plus grands noms de l’époque (
Santana,
Tina Turner,
Caravan…). À l’origine, la tête d’affiche de cette organisation devait être
Lou Reed. Ce dernier se retire à la dernière minute et met Miles Copeland dans une situation financière délicate
[réf. nécessaire]. En effet, les promoteurs décident de ne plus payer les groupes et Miles Copeland doit liquider toutes ses parts dans les compagnies qu’il détient.
En septembre, c’est la rupture totale entre Miles Copeland et Wishbone Ash. Steve Upton (le batteur) prend alors en charge les affaires du groupe. C’est sans manager que les quatre Wishbones entrent aux Studios Atlantic à New York en compagnie de
Tom Dowd, producteur américain de
Lynyrd Skynyrd et d’
Eric Clapton. Mais Tom Dowd est en plein divorce ; de plus, les séances d’enregistrements des Lynyrd Skynyrd ont été éprouvantes pour lui. C’est dans ce contexte difficile que les quatre musiciens travaillent pendant plusieurs mois sans véritable orientation musicale. Au mois de mars 1976 sort au Royaume-Uni l’album
Locked In. Ce LP voit le groupe s’orienter vers une musique pop américaine. La presse et les fans boudent l’album
[réf. nécessaire]. Pourtant, pour sa promotion, le groupe entreprend, avec Graham Maitland aux claviers, une tournée américaine entre mars et mai. Ce seront les seuls concerts donnés pour promouvoir le disque.
Pendant l’été 1976, dans la maison de Martin Turner, le groupe entame l’écriture et l’enregistrement d’un septième album qui doit effacer l’échec du précédent, et en octobre 1976, Wishbone Ash part pour une nouvelle tournée au Japon, suivie d’une grande tournée anglaise après deux ans d’absence. Au même moment sort leur nouvel album
New England. Le disque est acclamé aussi bien par la presse que par les fans, l’album se classant finalement au numéro 22 au Top anglais
[réf. nécessaire]. L’unanimité de la critique entraîne une série de concerts dans toute l’Europe.
1980 voit la sortie de leur album
Just testing, techniquement et musicalement plus abouti et plus fort que
There’s the rub, de par notamment le titre
Living proof, qui ressort de toute la production artistique du groupe
[réf. nécessaire].