Je reprends le titre du post publié sur BibLibre, car je trouve cette initiative très intéressante. Je me rappelle avoir enseigné la bibliographie et l’informatique documentaire à l’IUT Charlemagne de Nancy en « Documentation d’entreprise » pendant 18 années et les difficultés que j’ai eu pour expliquer la réalité de la profession en décalage fréquent avec les programmes officiels. Pendant que l’on enseigne aux élèves à cataloguer des documents sur fiche, la réalité est au catalogage partagé en ligne… Avoir à disposition un SIGB de ce niveau pour la pédagogie est un plus indéniable. J’espère que les IUT vont adhèrer à cette proposition ! Enfin une occasion de coller au plus près à la réalité professionnelle.
Evoluer ?
Arrêté du 7 août 2006 relatif aux modalités de dépôt, de signalement, de reproduction, de diffusion et de conservation des thèses ou des travaux présentés en soutenance en vue du doctorat (abrogation de l’arrêté du 25 septembre 1985)
Cet arrêté propose aux établissements le choix entre le dépôt papier et le dépôt électronique.
En mars 2007, une proposition de texte est faite au Conseil Scientifique et au Conseil d’Administration de l’université, leur validation intervient respectivement en mai et juin 2007 :
le dépôt des thèses sous forme électronique est retenu comme seul dépôt officiel dans le respect du titre III, art. 8 de l’arrêté du 7/8/2006.
Avant cette décision importante, les bibliothécaires avaient une mission de signalement des thèses qui consistait en la rédaction d’une notice bibliographique + indexation dans le SUDOC, ces données étant automatiquement récupérées dans le SIGB local et une mission de diffusion assurée par le prêt.
L’application de la décision prise par les conseils de l’université nous propulse inéluctablement dans le traitement, le signalement et la diffusion de documents sous forme électronique. En quoi cela consiste-t-il ?
L’archivage et la diffusion sont envisagées au plan local sur une plateforme de dépôt et de diffusion de type ORI-OAI, au plan national ces fonctions devraient être assurées par HAL. Le signalement bibliographique est toujours dévolu au catalogue. Il est donc important de trouver un workflow autorisant en une seule saisie un report des notices vers les outils locaux et nationaux. Ce workflow s’articulera vraisemblablement autour de STAR. Le cheminement envisagé serait de saisir les informations dans l’outil local ORI-OAI, qui reverserait automatiquement les données vers STAR, cette application ayant la charge d’acheminer les données vers le SUDOC (pour un reversement dans le SIGB local), vers HAL et vers le CINES pour un archivage pérenne des documents. Certaines parties du workflow sont opérationnelles, d’autres en cours de développement. L’idée principale étant à partir d’une saisie unique d’alimenter les référentiels en cours.
Le point le plus sensible est celui de l’indexation ou plus précisément de la liste et de la structuration des méta données mises en oeuvre à cet égard, afin de garantir un maximum d’interopérabilité. Le problème des identifiants est crucial et les référentiels très nombreux. Je ne voudrais citer que les principaux : Dublin Core, LOM/LOM-fr, TEF, EAP/AO.fr, FRBR, EAD, METS… On le constate, les compétences nécessaires à la mise en oeuvre sont élevées et nombreuses.
Avec cet exemple pris dans la « vie courante professionnelle », je voulais poser la question de la formation continue des professionnels et des moyens à mettre en oeuvre. Je souhaitais surtout porter mon attention sur la formation initiale des bibliothécaires issus des filières DUT, qui sont loin de déboucher sur la marché du travail avec un bagage technique adapté. Quels seront les acteurs de la mise en place de ce type de workflow ? Quelles sont les compétences réelles disponibles dans les SCD ? Quels sont les interlocuteurs de l’université sur ces thématiques ?