La musique de Neil Young est reconnaissable par sa voix souvent haut-perchée et la guitare omniprésente. Les chansons relèvent de genres bien distincts : un
folk rock acoustique mâtiné de
country avec des chansons comme
Heart of Gold ou
Long May You Run ; mais aussi une forme de
hard rock et
grunge avant l’heure, musique lancinante et hypnotique aux guitares saturées que l’on retrouve dans
Cinnamon Girl,
Southern Man ou
Rockin’ in the Free World, souvent associé avec
Crazy Horse, le groupe qui l’accompagne une grande partie de sa carrière. Il s’est aussi aventuré dans d’autres genres musicaux (
musique électronique,
noise rock et
rockabilly).
Biographie
Dans son enfance, Neil Young est victime d’une attaque de
polio en 1951, au cours de la dernière grande épidémie survenue dans l’
Ontario1.
Les débuts : Buffalo Springfield
Au tout début de sa carrière, Neil Young, vivant à
Winnipeg,
Canada, avait joué dans
The Squires. Le succès avait été très relatif. Il a plus tard joué en solo au Canada. C’est en arrivant aux
États-Unis, en
Californie, en 1965, que le jeune homme est apparu sur la scène musicale internationale, à
Los Angeles, avec le groupe
Buffalo Springfield. Ce groupe de
folk rock était initialement composé par Neil Young,
Stephen Stills,
Richie Furay, Jim Messina – qui serait plus tard avec le duo Loggins & Messina -, Dewey Martin et Bruce Palmer. De 1966 à 1968, ils ont enregistré trois albums.
Une carrière solo
En 1968, Young entame une carrière solo et réalise un premier album folk rock :
Neil Young.
En 1969 Neil Young rejoint le trio
Crosby, Stills and Nash et apparaît au
festival de Woodstock mais refuse d’être filmé. Ensemble, ils sortent peu après l’album
Déjà Vu (1970). Depuis cette période ils collaborent ensemble épisodiquement ; ils ont produit 4 albums en commun.
La période noire
Après la sortie de
Live Rust en 1979 il prend du recul avec la musique pour mieux se consacrer à sa vie privée, en particulier à son deuxième fils, souffrant comme l’aîné d’un handicap grave. Il continue cependant d’enregistrer des albums,
Hawks and Doves (1980) et
Re-ac-tor (1981).
Contrat avec Geffen
En 1982, Neil Young signe un nouveau contrat avec
David Geffen. Il était lié avec
Reprise depuis son premier album solo. Geffen lui promit une liberté artistique totale… et refusa l’album «
Island In The Sun » au profit de
Trans. Le public et les critiques sont déconcertés par cet album électronique. Le suivant fut à nouveau refusé par Geffen, le prétextant trop country et pas assez rock’n’ roll. En réaction Neil Young fit un album rockabilly,
Everybody’s Rockin’ (1983).
En 1985 il sort l’album
Old Ways. La même année il cofonde le concert de charité
Farm-Aid pour venir en aide aux agriculteurs américains en 1985. Sortent ensuite les albums
Landing on Water (1986) et
Life (1987). Neil Young fait en 1993 une compilation de la période « Geffen » :
Lucky Thirteen qui compte cinq inédits. C’est sa deuxième anthologie depuis
Decade en 1977. La période Geffen a été pour le Canadien l’ère du « n’importe quoi », incapable de retrouver la grande flamme rock. Elle a été cependant pour lui un moment de liberté créatrice, et probablement, au sortir de la fabuleuse décennie 70, un temps de « calme » et de retour aux sources. Les albums
Old Ways et celui sonnant rock’n’roll sont là pour le rappeler.
Retour aux racines
Sleeps with Angels sorti en 1994 est hanté par la mort de
Kurt Cobain. Dans sa lettre posthume Cobain cite
Hey Hey, My My de Young : «
It’s better to burn out than to fade away » (Mieux vaut se cramer intensément que s’éteindre à petit feu). Young en est bouleversé d’autant que les deux artistes s’appréciaient beaucoup et que cette mort ressemble terriblement à celle, vingt ans plus tôt, de
Danny Whitten2.
En 2005, il est victime d’un accident vasculaire cérébral (une
rupture d’anévrisme), sans conséquences notables.
Depuis des années, Neil Young a l’intention de publier ses Archives avec de très nombreux titres inédits ou enregistrés en concert. Le projet comporte de nombreux CD, regroupés, pour la plupart, sous forme de coffrets. Le premier coffret (volume 1) est paru en 2009 avec sept CD (sur les pochettes, il est précisé « NYA », Neil Young Archives).
Chrome Dreams II (2007), est dans la lignée des albums mélangeant les ballades folk rock et les compositions plus électriques. Dans cet album figure
Ordinary People qui dure plus de 18 minutes. Cette chanson, enregistrée il y a plus de 20 ans à l’époque de l’album
This Note’s for You, était restée inédite.
En 2009, Neil Young publie
Fork in the Road, un concept album autour de sa Lincoln Continental, une voiture modifiée pour ne consommer que des énergies alternatives. En 2010 sort
Le Noise, album expérimental produit par
Daniel Lanois.
Il retrouve le Crazy Horse en 2012 pour
Americana, une compilation de reprises de chansons folkloriques américaines.
Psychedelic Pill, un album plus traditionnel enregistré lui aussi avec le Crazy Horse, sortira plus tard dans l’année.
En 2014 sort un album de reprises intitulé
A Letter Home sur le label Third Man Records.
Jack White apparaît sur deux chansons
3.
En 2015 Young annonce la sortie d’un album politiquement engagé contre la firme
Monsanto.
Neil Young a connu beaucoup de moments difficiles dans sa vie : ses parents ont divorcé, il est divorcé, ses deux garçons sont atteints de handicaps moteur et mental, il a été atteint de graves maladies et a survécu à nombre de ses amis. En dépit de toutes ces tragédies personnelles, il poursuit sa carrière de musicien depuis plus de 40 ans. Chaque album est marqué par le contexte du moment présent et parfois politiquement engagé.