Neil Percival Young, né le à Toronto, est un chanteur et guitariste de folk, country et rock canadien. Son apogée de popularité se situe au début des années 1970 avec les albums After the Gold Rush et Harvest et son rôle dans le groupe Crosby, Stills, Nash & Young. Il est le fils du journaliste et nouvelliste canadien Scott Young décédé en 2005.
La musique de Neil Young est reconnaissable par sa voix souvent haut-perchée et la guitare omniprésente. Les chansons relèvent de genres bien distincts : un folk rock acoustique mâtiné de country avec des chansons comme Heart of Gold ou Long May You Run ; mais aussi une forme de hard rock et grunge avant l’heure, musique lancinante et hypnotique aux guitares saturées que l’on retrouve dans Cinnamon Girl, Southern Man ou Rockin’ in the Free World, souvent associé avec Crazy Horse, le groupe qui l’accompagne une grande partie de sa carrière. Il s’est aussi aventuré dans d’autres genres musicaux (musique électronique, noise rock et rockabilly).
Biographie
Dans son enfance, Neil Young est victime d’une attaque de polio en 1951, au cours de la dernière grande épidémie survenue dans l’Ontario1.
Les débuts : Buffalo Springfield
Au tout début de sa carrière, Neil Young, vivant à Winnipeg, Canada, avait joué dans The Squires. Le succès avait été très relatif. Il a plus tard joué en solo au Canada. C’est en arrivant aux États-Unis, en Californie, en 1965, que le jeune homme est apparu sur la scène musicale internationale, à Los Angeles, avec le groupe Buffalo Springfield. Ce groupe de folk rock était initialement composé par Neil Young, Stephen Stills, Richie Furay, Jim Messina – qui serait plus tard avec le duo Loggins & Messina -, Dewey Martin et Bruce Palmer. De 1966 à 1968, ils ont enregistré trois albums.
Une carrière solo
En 1968, Young entame une carrière solo et réalise un premier album folk rock : Neil Young.
Avec son groupe Crazy Horse, il enregistre un deuxième disque Everybody Knows This Is Nowhere, puis After the Gold Rush (1970). Les trois musiciens de Crazy Horse (Danny Whitten, Ralph Molina et Billy Talbot) formaient depuis 1962 le noyau dur des Rockets, un groupe de bar, avant que Young ne les recrute pour une tournée et son deuxième album solo. À ce jour Crazy Horse a accompagné Neil Young sur onze de ses albums et dans de nombreuses tournées.
En 1969 Neil Young rejoint le trio Crosby, Stills and Nash et apparaît au festival de Woodstock mais refuse d’être filmé. Ensemble, ils sortent peu après l’album Déjà Vu (1970). Depuis cette période ils collaborent ensemble épisodiquement ; ils ont produit 4 albums en commun.
En 1972, il rassemble des musiciens de studio de Nashville sous le nom de Stray Gators pour enregistrer l’album Harvest pour lequel il obtient un succès phénoménal (numéro 1 aux États-Unis et au Royaume-Uni). En France, Neil Young reçoit pour cet album le prix de l’académie Charles-Cros.
La période noire
Affecté par le décès de Danny Whitten en 1972, par le handicap de son fils et par sa dépendance à la cocaïne, Neil Young sombre dans une dépression. De plus, il souffre de crises d’épilepsie. Durant cette période, il enrichit sa discographie d’albums empreints d’un pessimisme sombre : Time Fades Away (1973), On the Beach (1974) et Tonight’s the Night (1975).
Après Zuma (1975), tout semble aller mieux et paraissent d’autres albums : American Stars ‘n Bars (1977), Comes a Time (1978), Rust Never Sleeps et Live Rust (1979). En 1975 Young reçoit du guitariste Grant Boatright une Martin D-28 qui l’accompagne par la suite sur la plupart des titres acoustiques. Il rencontre Pegi Young en 1974 et se marie avec elle quatre ans plus tard.
Après la sortie de Live Rust en 1979 il prend du recul avec la musique pour mieux se consacrer à sa vie privée, en particulier à son deuxième fils, souffrant comme l’aîné d’un handicap grave. Il continue cependant d’enregistrer des albums, Hawks and Doves (1980) et Re-ac-tor (1981).
Contrat avec Geffen
En 1982, Neil Young signe un nouveau contrat avec David Geffen. Il était lié avec Reprise depuis son premier album solo. Geffen lui promit une liberté artistique totale… et refusa l’album « Island In The Sun » au profit de Trans. Le public et les critiques sont déconcertés par cet album électronique. Le suivant fut à nouveau refusé par Geffen, le prétextant trop country et pas assez rock’n’ roll. En réaction Neil Young fit un album rockabilly, Everybody’s Rockin’ (1983).
En 1985 il sort l’album Old Ways. La même année il cofonde le concert de charité Farm-Aid pour venir en aide aux agriculteurs américains en 1985. Sortent ensuite les albums Landing on Water (1986) et Life (1987). Neil Young fait en 1993 une compilation de la période « Geffen » : Lucky Thirteen qui compte cinq inédits. C’est sa deuxième anthologie depuis Decade en 1977. La période Geffen a été pour le Canadien l’ère du « n’importe quoi », incapable de retrouver la grande flamme rock. Elle a été cependant pour lui un moment de liberté créatrice, et probablement, au sortir de la fabuleuse décennie 70, un temps de « calme » et de retour aux sources. Les albums Old Ways et celui sonnant rock’n’roll sont là pour le rappeler.
Retour aux racines
Après l’album Life, il signe avec Warner Brothers et retourne à Reprise Records. En 1988 parait This Note’s for You, puis Freedom (1989), Ragged Glory (1990) et Harvest Moon (1992).
Sleeps with Angels sorti en 1994 est hanté par la mort de Kurt Cobain. Dans sa lettre posthume Cobain cite Hey Hey, My My de Young : « It’s better to burn out than to fade away » (Mieux vaut se cramer intensément que s’éteindre à petit feu). Young en est bouleversé d’autant que les deux artistes s’appréciaient beaucoup et que cette mort ressemble terriblement à celle, vingt ans plus tôt, de Danny Whitten2.
Paraissent ensuite Mirror Ball avec Pearl Jam (1995), Broken Arrow (1996), Silver & Gold (2000), Are You Passionate? (2002), Greendale (2003), Prairie Wind (2005) et Living with War (2006). Ce dernier disque est un manifeste anti-Bush particulièrement corrosif.
En 2005, il est victime d’un accident vasculaire cérébral (une rupture d’anévrisme), sans conséquences notables.
Depuis des années, Neil Young a l’intention de publier ses Archives avec de très nombreux titres inédits ou enregistrés en concert. Le projet comporte de nombreux CD, regroupés, pour la plupart, sous forme de coffrets. Le premier coffret (volume 1) est paru en 2009 avec sept CD (sur les pochettes, il est précisé « NYA », Neil Young Archives).
Chrome Dreams II (2007), est dans la lignée des albums mélangeant les ballades folk rock et les compositions plus électriques. Dans cet album figure Ordinary People qui dure plus de 18 minutes. Cette chanson, enregistrée il y a plus de 20 ans à l’époque de l’album This Note’s for You, était restée inédite.
En 2009, Neil Young publie Fork in the Road, un concept album autour de sa Lincoln Continental, une voiture modifiée pour ne consommer que des énergies alternatives. En 2010 sort Le Noise, album expérimental produit par Daniel Lanois.
Il a interprété Long May You Run lors de la cérémonie de clôture des J.O. d’hiver de Vancouver 2010.
Il retrouve le Crazy Horse en 2012 pour Americana, une compilation de reprises de chansons folkloriques américaines. Psychedelic Pill, un album plus traditionnel enregistré lui aussi avec le Crazy Horse, sortira plus tard dans l’année.
En 2014 sort un album de reprises intitulé A Letter Home sur le label Third Man Records. Jack White apparaît sur deux chansons3.
En 2015 Young annonce la sortie d’un album politiquement engagé contre la firme Monsanto.
Neil Young a connu beaucoup de moments difficiles dans sa vie : ses parents ont divorcé, il est divorcé, ses deux garçons sont atteints de handicaps moteur et mental, il a été atteint de graves maladies et a survécu à nombre de ses amis. En dépit de toutes ces tragédies personnelles, il poursuit sa carrière de musicien depuis plus de 40 ans. Chaque album est marqué par le contexte du moment présent et parfois politiquement engagé.