La communauté informatique parle de Free Software et d’Open Source : les deux mouvements ne se recouvrent pas totalement, mais sont proches dans leur démarche, et nous utilisons ici indifféremment les deux termes. La philosophie du Free Software est incarnée depuis 1984 par le projet GNU et la Free Software Foundation, qui vise à favoriser la création de logiciels libres : le logiciel libre le plus connu est le système d’exploitation Linux. Que faut-il pour qu’un logiciel soit « libre »? Globalement, que les utilisateurs puissent exécuter, copier, distribuer, étudier, modifier et améliorer le logiciel. Plus précisément, selon GNU, l’utilisateur doit avoir :
- « La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).»
- « La liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à ses besoins (liberté 1). Pour ceci l’accès au code source est une condition requise. »
- « La liberté de redistribuer des copies, donc d’aider son voisin, (liberté 2). »
- « La liberté d’améliorer le programme et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci l’accès au code source est une condition requise. »
Cela n’implique pas que le logiciel soit nécessairement gratuit (même s’il l’est en effet le plus souvent), mais qu’il soit « ouvert »: que vous puissiez, en tant qu’utilisateur final, voir ce qu’il contient, l’adapter à vos besoins et rendre votre version disponible, gratuitement si vous le souhaitez.
Affirmer notre adhésion à ce programme, c’est implicitement rejeter le mode de développement des ressources informatiques qui s’est imposé jusqu’ici dans les bibliothèques françaises où les logiciels, indépendamment même de leur prix, sont intégralement « fermés » : leur code source est inaccessible, l’utilisateur ne peut pas adapter le programmeà ses besoins, ni a fortiori redistribuer de copies modifiées du logiciel à destination de la communauté professionnelle.
La fermeture des logiciels que nous utilisons actuellement s’entend aussi dans un autre sens : ils sont très difficilement capables de fonctionner les uns avec les autres pour proposer un environnement de travail et de recherche homogène. Or nous avons besoin de pouvoir très facilement exporter et importer des notices, interroger plusieurs bases à la fois, intégrer nos ressources dans un environnement web : toutes choses que les systèmes que nous achetons ne font que très malaisément.
Il nous semble donc que le développement de l’Open Source en général, et celui des langages de programmation en script utilisés pour le web en particulier, permettraient aux bibliothèques de prendre en main le développement de leurs outils informatiques, développés en fonction des besoins constamment changeants des établissements et en tenant compte, au fur et à mesure, de l’évolution des technologies. Nous espérons que cette page web pourra servir de point de ralliement à ceux qui souhaitent participer au développement de ressources libres utiles aux bibliothèques.
Jean-Charles Houpier, Nicolas Morin – avril 2002
SCD – Université Henri Poincaré Nancy 1
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