Le groupe, composé de Colin Swinburne (chant/guitares/claviers), Peter kimberley (basse/piano/chant) et Brian Smith (batterie), accompagnés de Karel Beer faisant office de musicien d’appoint, d’ingénieur lumière et de manager, est né à la fin des années 60 à Birmingham sur les cendres d’une formation appelée ‘U Know Who’. Le nom Bachdenkel fut généré par ordinateur, un procédé innovant à l’époque. Ils furent l’un des groupes déterminants de la scène birminghamaise de la fin des années 60, qui voyait la montée de la culture psychédélique et du rock électrique. Ils étaient proches du Birmingham Arts Lab, une institution regroupant des artistes expérimentaux en tout genre, et se produisaient accompagnés de jeux de lumière psychédéliques.
À la suite d’une campagne d’autopromotion qui incluait la dégradation d’un logo de grand magasin et des séances photo avec un piano dans une fontaine locale, ils quittèrent le pays et se réfugièrent à Paris. Ils s’installèrent en France et, durant la décennie qui suivit, enregistrèrent deux albums. Mais ils eurent le plus grand mal à trouver des producteurs.
À la suite d’une campagne d’autopromotion qui incluait la dégradation d’un logo de grand magasin et des séances photo avec un piano dans une fontaine locale, ils quittèrent le pays et se réfugièrent à Paris. Ils s’installèrent en France et, durant la décennie qui suivit, enregistrèrent deux albums. Mais ils eurent le plus grand mal à trouver des producteurs.
Leur premier album, Lemmings, bien qu’enregistré en 1970 ne sortit qu’en 1973 sur le label Philips qui ne fit pas grand-chose pour sa promo. À cette époque, Jean-Bernard Hebey reçut le groupe dans le « grand studio » de RTL pour un concert « gratuit z’et en direct ». Le groupe décida par la suite de fonder son propre label (the Initial Recording Company) et il lança une souscription pour trouver les fonds nécessaires à l’enregistrement d’un deuxième album. Celui-ci, Stalingrad (le titre de l’album apparaît en alphabet cyrillique sur la pochette) sortit en 1977. Les noms des souscripteurs sont affichés au dos de la pochette, sur une pierre tombale prémonitoire car ce fut le dernier album de Bachdenkel. Dans cette liste figurent les noms d’artistes français et internationaux (Daniel Balavoine, Mike Brant, Jean-Michel Caradec, Carlos, Maxime le Forestier, Rory Gallagher, Peter Hammill, Patrick Juvet, Bernard Szajner…) des noms des Media (Jean-Bernard Hebey, Métal hurlant, Philippe Manœuvre…), au total plus de 300 noms connus ou anonymes. Karel Beer s’en est expliqué lors d’une interview pour le magazine Traverses1:
« Bernard [Szajner] faisait un light-show avec Bachdenkel au début, puis, il s’est mis à la musique et j’ai produit ses disques en Angleterre. Par contre, je ne sais pas pourquoi Peter Hammill et Rory Gallagher sont sur la pochette, il y doit y avoir une raison, c’est sûr. Ce sont des gens à qui normalement on devait de l’argent ou bien qui nous ont donné de l’argent pour sortir le disque. Patrick Juvet nous a donné 20 francs (c’était alors à peu près le prix d’un disque). À l’époque, on était fauchés alors, j’allais voir tout le monde et je disais : « Est-ce que tu me donnerais 20 francs pour m’aider à sortir notre disque et on t’en offrira un exemplaire dans six mois ? » mais tout le monde refusait. Alors, j’ai changé de tactique, ma proposition était de faire figurer le nom de nos donateurs sur la pochette. Pour Juvet, c’est Colin qui était en contact avec lui, c’est comme ça qu’il a rencontré Balavoine. Donc, ces noms sont soit des donateurs, soit des gens qui étaient importants pour nous à l’époque, parfois des amis proches ou lointains. Il y avait aussi des banquiers, des truands, toute une faune. Si quelqu’un avait fait un amalgame entre ces noms, certains seraient directement partis en taule parce qu’ils n’étaient pas censés se connaître ! »
Le groupe se sépara peu après la sortie de Stalingrad. Malgré la qualité de leur musique ils ne connurent jamais le succès commercial d’autres groupes de la même époque qu’ils cotoyèrent sur scène, dont Led Zeppelin et Pink Floyd. De plus avant que le groupe Black Sabbath ne soit réputé, ils jouaient en première partie de concert de Bachdenkel. Le magazine Rolling Stone a qualifié Bachdenkel du « meilleur des groupes anglais inconnus » (« …Britain’s greatest unknown group »).
(Vu à Tomblaine salle Rencontres)