« Présentation de l’archive ouverte HAL » par Daniel CHARNAY, directeur du CCSD

Contact :
hal@ccsd.cnrs.fr

Depuis 5 ans, le CNRS a mis en œuvre une plateforme de dépôt d’archives ouvertes, HAL pour Hyper Articles en Ligne. HAL s’adresse à la communauté scientifique entière, et ne se limite pas aux chercheurs du CNRS.

HAL est un logiciel développé sur des technologies libres Linux, Apache, PHP, MySQL, alimenté par des chercheurs pour des chercheurs. Serveur hébergé par le centre de calcul de l’IN2P3 (environnement sécurisé).

HAL est multidisciplinaire.

L’objectif de HAL est de mettre à disposition des chercheurs leurs résultats et publications (preprints, postprints, congrès, séminiaires, brevets, ouvrages ou chapitres d’ouvrages…) de manière libre et accessible sur le web, de manière datée. C’est de la communication scientifique directe (CSD). HAL est donc un circuit court entre chercheurs. HAL compte d’ailleurs de nombreuses pages « chercheur » propres aux auteurs.

HAL contient aussi des notices bibliographiques. Or, si celles-ci sont utiles pour la bibliométrie, elles ne proposent pas de texte intégral (ce qui intéresse les chercheurs).

Les thèses ne sont pas concernées : le CCSD consacre la plateforme TEL (http://tel.ccsd.cnrs.fr/) à leur dépôt.

Les enjeux de l’autoarchivage sur HAL sont :

le libre-accès à la connaissance, en texte intégral

l’appropriation des moyens de diffusion de la production scientifique par les chercheurs

l’accessibilité, la gratuité, l’universalité et l’interopérabilité

la visibilité internationale

la mémoire scientifique et la pérennité de l’archivage (HAL donne des URI pérennes)

la possibilité de faire de la bibliométrie grâce aux métadonnées minimales (nom de l’auteur, nom du labo, type de doc, nom de l’université/institution…) entrées lors de chaque dépôt. On peut ainsi savoir combien de textes ont été déposés par telle université sur un thème donné pendant l’année 2005, par exemple.

Pour développer l’autoarchivage, il faut convaincre les chercheurs de déposer eux-mêmes le texte intégral de leurs publications sur des bases ouvertes, interopérables entre elles.

Disciplines : HAL est multidisciplinaire, mais est interconnecté avec ArXiv (http://www.arxiv.org/) depuis l’origine. Il contient donc essentiellement des articles de sciences dures : physique (33%), mathématiques (12%), informatique (12%). Il y a peu de dépôts en chimie et en biologie car de

façon générale ces disciplines, proches des secrets industriels aux enjeux financiers importants, n’ont pas une pratique de dépôt développée. HAL compte cependant 24% d’articles de SHS.

NB : Les disciplines des sciences de la vie sur HAL seront interconnectées avec PubMedCentral.

L’interrogation de HAL renvoie l’ensemble des documents trouvés, quel que soir le portail par lequel ils ont été soumis.

Comment déposer ?

Tout le monde peut déposer, après inscription libre.

Un document peut être déposé sous tout format, HAL les met ensuite sous PDF et les rend accessibles sous 24H environ. Les fichiers source sont disponibles en plus du PDF.

Les dépôts ne sont soumis qu’à un contrôle scientifique sommaire et à une vérification technique (intégralité du document, lisibilité, etc.), du moment qu’il présente un niveau scientifique comparable aux publications de revues scientifiques ou d’ouvrages académiques. Ce manque de peer-review a été critiqué mais HAL reste sur sa position de liberté de dépôt.

Important : comme sur ArXiv, aucun dépôt ne peut ensuite être retiré, mais il peut être complété par une nouvelle version. Toutes les versions déposées sont consultables, ce qui assure une transparence scientifique.

Une fois le document déposé, HAL se charge d’exporter automatiquement les données du déposant et de son dépôt vers les référentiels administratifs des chercheurs.

Question des droits d’auteur

Les auteurs doivent s’assurer avec les éditeurs de revue qui les publient qu’ils ont la possibilité de mettre en ligne sur archive ouverte leurs preprints, postprints, etc. Un outil pratique est la liste Sherpa/Romeo (http://www.sherpa.ac.uk/romeo.php), mais parfois une vérification directe auprès de l’éditeur est importante pour contractualiser la possibilité et les conditions de dépôt. C’est au chercheur de vérifier auprès de ses éditeurs ce qu’il peut faire, notamment en cas de dépôt rétrospectif. (Rappel : HAL se charge d’exporter automatiquement les données du déposant et de son dépôt vers les référentiels administratifs des chercheurs).

Il peut être intéressant pour les chercheurs d’envisager la solution Creative Commons / Science Commons (http://fr.creativecommons.org/, http://sciencecommons.org/) mais attention, ces solutions nouvelles ne cadrent pas encore exactement avec le droit français.

Institutions : les chiffres des universités sont entrés en chiffres romains : la conséquence est que les résultats de dépôts sur HAL ne sont pas pris en compte pour le classement de Shanghai.

Chaque institution dispose d’une page sur HAL, qu’elle peut personnaliser (texte, graphisme, webdesign) : pour Pierre et Marie Curie – Paris 6, qui compte 5698 documents et notices, mais n’a pas choisi de personnaliser sa page : http://hal.ccsd.cnrs.fr/UNIV-PARIS6/fr/ et pour Nice Sophia-Antipolis, qui compte 628 documents et notices et n’a pas non plus personnalisé sa page : http://hal.ccsd.cnrs.fr/UNIV-NICE/fr/