Le SCD a un rôle à jouer dans la diffusion et l’indexation des ressources pédagogiques numériques. ceci implique toutefois d’établir des relations entre bibliothèques et services TICE pour la fourniture de documents électroniques.
Les enjeux de l’indexation sont partagés : retrouver les ressources, les mutualiser, assurer leur pérennité, donner une information sur les droits de diffusion, pouvoir changer de plate-forme sans perdre de données, etc. Il y a donc un besoin réel d’indexation (de métadonnées).
… mais les priorités sont parfois différentes entre bibliothèques et service TICE.
Les contextes varient aussi selon les plate-formes : certaines mettent des ressources à la disposition d’enseignants et/ou d’étudiants, d’autres gèrent aussi la production même des contenus de la plate-forme. Ce dernier cas est le Learning management System, LMS, également appelé Learning Content Management System, LCMS.
Pour garantir l’interopérabilité entre ressources de diverses plateformes, il est nécessaire d’employer des normes (obligations) et standards (recommandations) à plusieurs niveaux : pour
les métadonnées et l’indexation, il s’agit d’utiliser par exemple le DublinCore Education – http://dublincore.org/groups/education/, le LOM – http://www.educnet.education.fr/dossier/metadata/lom1.htm , SCORM – http://www.adlnet.gov/index.cfm , IMS-LD – http://www.imsglobal.org/learningdesign/index.html . Pour les échanges il s’agit par exemple du protocole OAI-PMH.
Evolution des relations entre TICE et bibliothèques :
Le monde de la formation pédagogique prend conscience des compétences et du temps nécessaire à la description et à l’indexation des ressources. Or, la production de ressources pédagogiques électroniques ne présente pas d’intérêt tangible pour les enseignants : elles ne sont pas de simples reprises de cours mais des re-créations destinées à des étudiants distants qui ne suivent pas nécessairement les enseignements présentiels, et surtout elles ne sont pas un levier de carrière.
Ils se tournent donc vers les bibliothécaires et documentalistes, qui ont ce savoir-faire et dont c’est le métier.
Il reste toutefois important de valoriser l’expertise des bibliothécaires en matière de métadonnées, afin d’assurer aux enseignants et services TICE que le personnel des bibliothèques est à même d’assurer la médiation technique la plus pertinente possible.
Cependant, les bibliothécaires doivent continuer à faire participer les auteurs à l’indexation (normalisée par les bibs), surtout en recherche et développement (R&D) pour assurer la visibilité des documents mis à disposition du public à distance…
En effet, il existe des points de divergence à identifier rapidement afin de parvenir à un accord les concernant :
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Pédagogie / FOAD / TICE |
Bibliothèques / documentation |
niveau d’indexation |
variable selon le contexte (contenu, destinataires, actualité…) |
niveau fixe : en bibliothèque, on n’indexe pas de manière plus fine ou plus élevée en fonction du contenu, mais selon l’objet (monographie, périodique, article…) |
cycle de vie des ressources |
mises à jour fréquentes pour vérifier que l’indexation est toujours pertinente ; changements parfois immédiats dans l’indexation en réaction à des commentaires ou corrections. Renouvellement de l’indexation d’une année scolaire à l’autre |
peu de mise à jour : habitude de documents stabilisés (publiés, qui ne changent pas de contenu d’un jour sur l’autre…) |
modèle de production |
production de masse et en flux tendu : de nouvelles ressources apparaissent tous les jours. Besoin de rapidité, disponibilité, et flexibilité du personnel pour l’indexation |
modèle de la collection, reposant sur un principe de sélection |
rapport au temps |
besoins à TRES court terme |
habitude d’une perspective à moyen terme |
qualité de l’indexation |
priorité à l’efficacité |
efficacité oui, mais exigence de qualité avant tout |
Le partenariat entre bibliothèques et enseignants réside dans la répartition des champs de métadonnées à renseigner.
L’indexation est un enjeu important mais délicat, qui est à aborder avec pragmatisme et dans un souci de dialogue !
Le plus difficile reste de motiver les enseignants à produire des ressources réellement utilisables à distance, de manière autonome, pour des étudiants qui n’assistent pas aux cours.
[1] On appelle cela les formations ouvertes et à distance (FOAD).
Il est important de prévoir un accès unique aux ressources numériques produites par l’université, avec un mode de recherche rapide, clair, et en texte intégral.
une autre question se pose : où ranger les ressources pédagogiques ? dans une bibliothèque numérique ? dans un brique à part de l’ENT ? dans le catalogue général de la bibliothèque ? … et selon les cas, qui gère, suit et évalue le traitement de ces ressources ?
Enfin : qui a accès à quelles ressources ? dans le cadre d’un ENT, on peut envisager un accès sélectif en fonction du profil de l’utilisateur, catégorisé dans l’annuaire LDAP. dans ce cas, il faut expliquer la chose de manière très claire et systématique à l’ensemble du public !
La plupart de ces questions de convergence d’intérêts entre pédagogie et bibliothèques se retrouve sur http://www.educnet.education.fr/
Exemples de campus numériques proposant des ressources pédagogiques (texte, audiovisuel, multimédia etc.) en ligne (des articles leur ont été consacrés) :
ARPEM – Grenoble (histoire d’un échec : leçons à tirer)
MANUE – Grenoble C@mpusciences (c’est une université en ligne) – http://www-fsm.ujf-grenoble.fr/
CINEMATIC – ENS de sciences de Lyon, qui emploie un outil d’indexation avec des saisies par profil – http://cinematic.ens-lyon.fr/
SPIRAL – Université Lyon 1 : c’est une plate-forme “maison” – http://spiral.univ-lyon1.fr/00-perso/index.asp
FORMIST – Enssib Villeurbanne – http://formist.enssib.fr/
SCENARI – UTC de Compiègne – http://scenari.utc.fr/
UNIT – Université Numérique Ingénierie et Technologie : c’est une Université Numérique Thématique portée par l’INSA sur les sociétés de l’ingénieur. http://www.unit-c.fr/
etc.