OCLC / EBSCO

OCLC vient d’annoncer un accord avec EBSCO permettant aux bibliothèques qui ont un contrat avec EBSCO d’avoir un lien et un signalement automatique de leurs ressources électroniques à partir de Worldcat local. Mais surtout, OCLC annonce étendre ce principe à d’autres aggrégateurs et fournisseurs de ressources électroniques. Cette information me pose la question du circuit actuel du signalement consistant à créer des notices électroniques dans le Sudoc pour disposer du lien vers la ressource électronique dans son catalogue local. Mais le point le plus important me semble être la différence de réactivité sur les mises à jour entre les 2 systèmes… D’un côté, on a du personnel qui passe un temps non négligeable à faire du signalement de ressources et de l’autre tout est transparent sans intervention des professionnels (Oupss !).

Je vois bien là se dessiner la nouvelle structure du système d’information basée sur une base de connaissance unique de nos abonnements aux ressources électroniques, cette base de connaissance étant adossée à un résolveur, un ERM et un catalogue, logique non ?

Accès distant aux ressources documentaires (Worldcat Link Manager 6)

Voici un point sur la solution d’accès distant en cours de déploiement pour les trois universités de Nancy (Université Henri PoincaréUniversité Nancy 2INPL). Il s’agit d’une solution commune reposant sur une installation unique d’un reverse-proxy ([[EZproxy]]).
En « entrée » l’authentification s’effectue sur les annuaires [[LDAP]] des trois établissements en utilisant [[Shibboleth]]. En sortie, le reverse-proxy effectue la redirection vers les ressources électroniques en attribuant une adresse IP différente en fonction de l’établissement d’appartenance de l’utilisateur. On utilise pour celà la possibilité offerte par ce serveur cache de sortir avec des IP différentes. Cela permet d’une part de respecter les termes des licences signées avec les éditeurs et d’autre part de continuer à avoir des statistiques éditeurs différenciées selon les établissements.

Cette solution permet de ne plus déclarer auprès des fournisseurs que la seule IP du reverse-proxy de manière à en faire un passage obligé et à obtenir ainsi des données statistiques issues des logs de connexion, à quelques exceptions près… Pour faire vivre cet outil, une personne par SCD est formée à la mise à jour des données. Nous avons pris le parti de ne déclarer dans le résolveur que les versions électroniques des revues et les version imprimées pour lesquelles nous disposons d’une version électronique.

Enfin, il reste à réaliser l’intégration de l’outil dans le site web et dans l’ENT. D’ailleurs à propos de l’ENT, le CRI de Nancy2 a développé un outil qui permet de gérer et de déclarer les nouvelles ressources : cet outil accessible par les bibliothécaires permet de générer automatiquement les URLs composées à partir du résolveur de liens (vraiment sympa !).

Koha pour la pédagogie

Je reprends le titre du post publié sur BibLibre, car je trouve cette initiative très intéressante. Je me rappelle avoir enseigné la bibliographie et l’informatique documentaire à l’IUT Charlemagne de Nancy en « Documentation d’entreprise » pendant 18 années et les difficultés que j’ai eu pour expliquer la réalité de la profession en décalage fréquent avec les programmes officiels. Pendant que l’on enseigne aux élèves à cataloguer des documents sur fiche, la réalité est au catalogage partagé en ligne… Avoir à disposition un SIGB de ce niveau pour la pédagogie est un plus indéniable. J’espère que les IUT vont adhèrer à cette proposition ! Enfin une occasion de coller au plus près à la réalité professionnelle.

Journées ABES 2008

Je viens de consulter un compte-rendu de ces journées et je reste perplexe…

D’un côté, on annonce plein de bonnes intentions et de constats dont le plus intéressant est le versement des données Sudoc dans Worldcat, ce qui va nous permettre de profiter des outils et interfaces dont on rêve depuis quelques temps. Mais en même temps, on nous précise que l’on va améliorer l’interface existante en y rajoutant des guirlandes RSS et j’en passe, alors que l’on n’est même pas capable de proposer une recherche « tous les mots » par défaut ?!? Puis on annonce sans broncher que les projets PebNet, APE et portail Sudoc sont des échecs et sont stoppés. Rien d’étonnant, puisque les projets ABES sont la plupart du temps issus de l’observation de ce qui se passe et se développe au niveau local et on en fait un projet national. Il aurait été préférable de se situer dans l’innovation et l’expérimentation. Pas très pragmatique tout cela !

Mais on est encore plus étonné des projets et des visions pour l’avenir. Comme ouvrir le Sudoc aux bibliothèques francophones : pourquoi aller dans Worldcat ? Centraliser la facturation PEB : alors que tout le monde veut s’en passer ; si on me pousse un peu, je ressors Pebpro (pour ceux qui ont utilisé)… Mettre en place un accès pérenne aux archives des revues électroniques acquises par les universités : quand on sait que les contrats sont signés par les universités, on ne voit pas bien comment ? L’expérience APE n’aurait-elle pas servie ?

Je m’arrête là, car la liste est longue, hétérogène comme s’il fallait faire feu de tous bois pour continuer à exister. Vous allez me trouver bien sévère, mais je reproche simplement à l’ABES de nous avoir entraînés dans cette aventure Unimarc (franco-française), alors que nous étions confortablement installés dans OCLC, de nous avoir entraînés dans l’aventure PebNet pour nous laisser tomber en cours de route, de nous avoir démontré par A+B qu’il était indispensable de passer par le portail Abes alors que cela n’avait aucun sens pour les utilisateurs. Là où je suis le plus déçu, c’est que l’histoire se poursuit !!! On ne peut construire des projets et des outils documentaires que s’ils sont réclamés par les utilisateurs.

Bilan 2007 (précisions)

Je souhaite répondre aux commentaires qui ont été émis suite au post de nicomo « Bilan 2007« .

Je comprends parfaitement les interrogations et les frustations que je vis personnellement depuis un peu plus longtemps…
Concernant la mise à disposition des sources, je l’ai vécu avec « Ejournals« : un outil que j’avais fabriqué pour proposer l’offre « Périodiques électroniques ». Sa mise à disposition a provoqué des mails, des coups de fils, des pages webs et une assistance soutenue ; ce n’est pas anodin comme le dit clairement Paul. On se trouve face à des personnes qui sont persuadées que vous leur devez une assistance, et tant que ça ne tourne pas chez eux, ils ne vous lâchent pas !

Pour ce qui est de l’impatience exprimée par Daniel (dernier paragraphe de son post) au sujet de l’évolution des pratiques collectives des professionnels, je crois que nous avions fait un constat semblable avec Nicolas lorsqu’il bossait à Nancy, il y a maintenant de celà quelques années (cf déclaration de 2002)… Objectivement, je pense qu’il y a une nette évolution de la profession en faveur de personnes qui agissent et ont une connaissance aigüe des nouvelles technologies, le terrain est nettement plus favorable. Par contre, les générations de décideurs en place (les directeurs de bibliothèques) sont, pour la plupart, encore loin d’avoir conscience des enjeux (à mon avis). Le fait qu’ils s’expriment peu sur ces problématiques renforce cette impression. Lorsque l’on parle de fonctionnalités Web 2.0 pour les interfaces proposées aux utilisateurs, on est dans la technique, dans le charabia informatique ; celà me rappelle les années 90, lorsque je travaillais sur ordinateur et que l’on me demandait : « Qu’est-ce que tu bricoles ? ». Voilà, toute la fracture est là, il y a confusion entre la technique utilisée et les objectifs de service à atteindre. Daniel le dit autrement : « la gestion du SIGB et du SI ne doit plus être considéré comme un travail à la marge, effectué par de petites équipes de geeks chevelus venus d’ailleurs… ». A mon sens, le problème vient du fait que l’on associe la technologie à un monde inconnu, qui est l’affaire de spécialistes. On ne distingue pas suffisamment les objectifs des moyens mis en œuvre pour les atteindre. Il faut effectivement constituer des équipes dirigées par une personne définissant les objectifs (évolution des interfaces, des services…), et cette personne sera entourée d’informaticiens et des bibliothécaires-informaticiens et de bibliothécaires pour construire les outils et atteindre les objectifs fixés.
Mais on ne fait que reproduire le modèle de notre université, où les Centre de Ressources Informatiques ont la charge des projets structurants de l’université. Là aussi il y a confusion entre technologie et politique universitaire. Lorsque l’on veut moderniser les scolarités, on demande aux informaticiens de créer des outils, et de fait de créer un workflow. Puis l’on se tourne vers les responsables de scolarités et leurs personnels, et on leur dit « maintenant il faut utiliser cet outil qui est une brique du système d’information de l’université ! ». Et les exemples sont nombreux où la réflexion sur les outils est portée par les informaticiens sans que les responsables de services soient associés le moins du monde à la réflexion d’entame de projet. Autre exemple encore plus frappant, les plateformes de dépôt de documents pédagogiques. Combien d’enseignants ont été consultés pour savoir si le fait de leur mettre à disposition un outil permettant de déposer leurs cours et de piocher dans ce réservoir pouvait les intéresser. Il y a là un changement fondamental de leurs pratiques ! Conséquence, les plateformes existent mais combien d’enseignants les utilisent ? Il faut désormais faire des efforts importants pour les convaincre qu’il y a intérêt à utiliser de tels outils. Mais est-ce vraiment comme celà qu’il fallait gérer ce projet ?
Pour en revenir aux bibliothèques, je reste persuadé que l’on fonctionne souvent à l’envers. Le cas du résolveur de liens est significatif. On parle de l’outil et de sa technicité avant de parler des fonctionnalités que l’on voudrait pouvoir offrir. D’où ces incompréhensions et ces problèmes de définition. Je crois au respect de la logique : 1 bilan de l’existant / 2 objectifs à atteindre / 3 moyens à mettre en oeuvre.

LibraryFind

J’ai lu avec intérêt le post de Daniel B. sur son install de LibraryFind, ça rentre parfaitement dans la logique de recherche d’un OPAC construit spécifiquement pour cette fonction et sur lequel on peut intervenir (cf post sur Scriblio). Je précise içi ma démarche : je considère que notre SIGB assure correctement les fonctions internes (acquisitions, catalogage, indexation) et je pars dans une logique de construire un OPAC spécifique à partir de ces données. Il est devenu indispensable de s’approprier l’outil qui permet de rendre visible nos données, je ne souhaite plus déléguer cette tâche aux fournisseurs qui l’assurent mal et à des coûts prohibitifs. Cette mesquinerie, qui consiste à nous coller des coûts de maintenance sur un produit ni fait ni à faire, n’est plus supportable. Le retard accumulé sur les interfaces de consultation est devenu extrêment pénalisant pour ne pas dire handicapant. Les utilisateurs n’ont plus envie « d’apprendre » à utiliser nos OPACs, nous assurons des formations à l’utilisation de l’OPAC (?!?), alors que pour les interfaces de librairies en ligne, d’éditeurs,etc… les interfaces sont ergonomiques, intuitives et agréables à l’oeil.

Scriblio

Le constat est fait depuis un moment que les Opacs, que nous proposent les fournisseurs de SIGB, sont loin de n’apporter que des satisfactions… Or il apparait en cette période toute une série d’outils dits « web 2.0 » très attirants par leurs fonctionnalités et leur originalité. Maintenant que les données de notre catalogue sont en Unimarc, je n’ai de cesse de les transformer soit en Marc 21, soit en XML pour les réinjecter dans ces merveilleux environnements. Il est vrai que lorsque l’on utilise des blogs ou des CMS un peu récents, on dispose immédiatement de fonctionnalités ou de possibilités de mise en œuvre de fonctionnalités très intéressantes comme les fils RSS, les posts les plus récents, les plus consultés, des stats d’utilisation…

Je me suis donc intéressé à SCRIBLIO, qui en est à sa version 2.3. Il s’agit d’une interface basée sur WordPress 2.3.1 (pour l’instant) et qui semble très prometteuse si l’on s’en réfère aux bibliothèques qui l’ont installé et intégré.

En termes d’installation, c’est vraiment très simple et ça prend une petite demi-heure tout compris. L’importation des données peut s’effectuer soit à partir d’un fichier Marc 21, soit à partir d’une interface web de catalogue.

Au final, on se retrouve avec un Opac où chaque post est une notice que l’on peut commenter, tagger. Les notices sont regroupées par date d’édition, par catégories. On dispose d’une recherche sur tous les mots de la notice. On affiche les couvertures des ouvrages quand elles existent.

J’attends avec impatience la version finalisée et validée avant de vous montrer ce que j’ai réussi à en faire. Il me reste également à trouver un informaticien sympa pour améliorer l’aspect graphique de l’ensemble, mais j’ai bon espoir !

Vous avez dit SIGB ?

Pour faire suite au post de Nicolas « Situation de SirsiDynix en France« , je pense sincérement que nous avons franchi une première étape avec cette ré informatisation consistant à disposer de nos données au format Unimarc (format non international, je sais !). Je précise qu’avant cette étape nos données étaient en format propriétaire, et c’est quand même notre bien le plus précieux, non ?

Désormais, nous avons théoriquement la possibilité de transformer nos données dans d’autres formats, je pense par exemple à Marc21, USMarc ou XML. Quel avenir, pour les utilisateurs du système Horizon ?
Je vois une première solution qui consiste à dire que l’on se contente de gérer nos données et nos prêts dans le système actuel et que l »on se précipite pour réinjecter ces mêmes données dans un OPAC libre ou en développement afin d’offrir aux utilisateurs une interface-catalogue digne de ce nom. Cette opération pourrait se réaliser dans le cadre d’un regroupement des moyens des utilisateurs afin de créer une cellule de développement mutualisée au plan national. C’est peut être l’occasion pour l’association AUSIDEF de jouer un rôle incitateur et fédérateur de ce projet ?
La seconde solution consiste a réintégrer l’ensemble des données dans un nouvel SIGB libre sur lequel on a la main afin de pouvoir satisfaire nos velléités d’évolution et de réactivité.

Dans les 2 solutions envisagées, celà implique que le SCD dispose d’un ou plusieurs informaticiens à plein temps permettant d’assurer le développement et l’aboutissement du projet. Il s’agit d’une décision politique dont j’ose espérer qu’elle intervienne lors du regroupement des 3 universités nancéiennes…